Les coulisses de Tant Pis Pour la Pluie

Je fais toujours confiance à la jolie Maison d’Edition Grasset Jeunesse et j’ai incontestablement partagé son dernier coup de coeur, dont je vous parlais ici, Tant pis pour la pluie. Stéphanie Demasse-Pottier, l’auteure, s’est prêtée au jeu de l’interview et a répondu à mes questions.

Quel était votre rapport au livre étant petite ?

J’aimais beaucoup quand on me racontait des histoires, ma mère nous faisait souvent la lecture à ma sœur, mon frère et à moi. Et, elle nous amenait régulièrement à la bibliothèque. Je me souviens que j’adorais y aller pour écouter les bibliothécaires lire ou raconter. En plus, la bibliothèque était dans un magnifique endroit, un ancien corps de ferme. Je m’y sentais bien, j’avais mes petites habitudes, comme  celle de cacher mes livres préférés pour espérer les retrouver d’une fois à l’autre et aussi parce que je ne voulais pas les partager.

Ensuite, lorsque j’ai été en âge de lire seule, j’ai beaucoup lu et parfois de manière compulsive, notamment la série «  Fantômette ». Et, je dessinais, j’écrivais des poèmes. J’inventais des histoires pour mon jeune frère.

Citez-nous 3 de vos livres préférés en littérature jeunesse

C’est un exercice difficile. Ce sont plus des univers d’auteurs auxquels je suis sensible. Je suis fan d’Ezra Jack Keats pour sa poésie du quotidien et la justesse avec laquelle il aborde le monde de l’enfance,  Jour de neige et la chaise de Peter sont des albums magnifiques.

La fantaisie de Bob Gill et sa manière d’interroger le monde me plaisent beaucoup aussi. Par exemple, De quel couleur est ton monde ? est un très joli album sur l’altérité et sur la liberté de penser.

Et, j’aime beaucoup Anne Herbauts, ses petits mondes délicats, la mélancolie qui se dégage de ses albums. Je suis très admirative du travail de Gérard Dubois, je trouve qu’il a regard particulier, une vraie démarche d’artiste avec une étrangeté très séduisante.

Je pourrais citer aussi Albertine, Mélanie Rutten, Ramona Badescu…Et encore bien d’autres tellement l’univers de l’album jeunesse est riche en talents. C’est une belle littérature, vivante et inventive.

Pourriez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

J’ai une maîtrise de lettres modernes, mon mémoire était sur l’œuvre de jeunesse de JMG le Clézio.  J’ai aussi une maîtrise de documentation et un DEA de littérature comparée sur la littérature adolescente. Et, j’ai obtenu un concours puisque je suis bibliothécaire.

Pour ce qui est de mon autre « casquette », celle d’auteur, je n’ai pas fait d’études mais j’ai beaucoup lu et je continue de le faire puisque c’est mon métier de choisir des livres et de faire de la médiation autour pour qu’ils rencontrent les enfants.

Comment est née l’idée de ce joli livre ?

J’ai écrit « Tant pis pour la pluie ! » au printemps 2016 lorsqu’il a beaucoup plu. La pluie pesait sur le moral de tous tellement elle était incessante. J’ai voulu voir le côté positif des choses, l’insolite d’une situation. Et, l’idée de travailler sur le rythme me plaisait beaucoup. J’avais envie de quelque chose qui se rapproche de la comptine pour mimer la répétition, une certaine monotonie, et aussi un élan. J’aime les comptines. A la médiathèque où je travaille nous avons un rendez-vous pour les tout-petits lecteurs autour des histoires et de la comptine, j’apprécie ces moments de partage. Et, je chante beaucoup avec ma plus jeune fille qui est encore toute petite. Je lui apprends plein de comptines, de jeux de doigts. Tout est assez lié en fait, ma vie de famille, ma vie professionnelle et les histoires que j’écris.

Pourriez-vous nous parler des différents interlocuteurs que vous avez eu et de leur place ?

Pour « Tant pis pour la pluie ! » ma rencontre avec Lucia (Calfapietra) a été déterminante car elle avait autant envie que moi de donner vie à ce livre. C’est pour cela d’ailleurs que je lui ai fait une petite dédicace au début de l’album. Et évidemment, il y a la rencontre avec Valéria Vanguelov de chez Grasset jeunesse qui a rendu possible cette publication et qui a eu un gros coup de cœur pour ce projet. Je suis très heureuse que mon premier livre soit publié dans cette jolie maison d’édition.

En amont, il y a le soutien de mes copines bibliothécaires Diane et Stéphanie que je remercie aussi au début de « Tant pis pour la pluie ! ». Elles m’ont donné envie de me lancer, de passer de l’autre côté de la barrière.  Et, il y a eu le regard bienveillant de grandes dames de la littérature jeunesse, comme Albertine et Mélanie Rutten. Je leur ai fait lire une de mes premières histoires et elles m’ont très gentiment encouragée à continuer, à poursuivre ma route sur le chemin de l’écriture. Et pour finir, tous les illustrateurs qui ont accepté de travailler avec moi, parfois sans garantie de publication. Des gens formidables, passionnés, l’avenir dira s’ils ont eu raison de me faire confiance 😉

Quels sont vos futurs projets ?

J’ai des sorties de prévues en 2018 et 2019. Des collaborations avec Seng Soun Ratanavanh, Elodie Perrotin, Clémence Pollet. D’autres dont je ne peux pas encore parler car c’est en cours de signature. Et plein d’autres projets en cours de réalisation ou à venir avec des illustrateurs émergents ou confirmés.  La plupart de mes projets concernent l’album jeunesse mais j’ai également travaillé à un roman graphique pour adultes,  j’espère qu’il verra le jour. En tout cas, les choses bougent, je fais de belles rencontres et j’en suis très heureuse.

 « Tant pis pour la pluie ! » vu par ma fille Léna

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Crédit Photo Vignette de Couverture : Audrey Calleja

 

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